CANNES 2015 (2ème partie)
Le Premier week-end Cannois vient de se terminer. Entre vendredi et dimanche beaucoup d'événements à Cannes, beaucoup de fêtes, beaucoup de protocole mais surtout beaucoup de films et Cannes c'est d'abord le cinéma.
Neuf films ont été présentés dans la sélection officielle. Trois d'entre eux étaient hors compétition. Nous n'avons pas été emballés plus que ça par "Irrational Man" de Woody Allen, film moyen si on tient compte de son réalisateur, par contre les prestations d'Emma Stone et Joachin Phoenix sont superbes.
Les deux autres films nous ont par contre épatés."Amy" sur la vie de Amy Winehouse projeté samedi soir est un documentaire épatant, émouvant, on vous en reparlera lors de sa sortie en salle en juillet. "Lumière !" le titre d'un film de 93 minutes (projeté hier dimanche), qui est en fait un montage de 114 films restaurés réalisés par Louis Lumière et ses opérateurs entre 1895 et 1905, nous a également emballé.
Pour la compétition, vendredi étaient projetés "The Lobster" de Yorgos Lanthimos et "Le Fils de Saul" de Lazlo Nemes. Dans le premier on y retrouve un Colin Farrell (bien entouré par Rachel Weisz et Léa Seydoux) dans une fable absurde, où il est interdit de ne pas être en couple sous peine d'être transformé en animal. Film sympathique mais un peu léger pour le palmarès.
"Le Fils de Saul" devrait lui y figurer. Film choc qui n'a laissé personne indifférent avec son regard sur la Shoah. Le Hongrois László Nemes nous plonge dans la "solution finale" et va jusqu'à reconstituer cet enfer.
Samedi ce fût plus léger avec "Mia Madre" de Nanni Moretti, film qui a beaucoup plu sur la croisette. Nous sommes un peu moins séduits, même si on aime la performance de John Turturro.
Le deuxième film en compétition ce samedi "The Sea of Trees" de Gus Van Sant, a été hué par la presse le matin, et il faut dire que la déception est grande.
Hier dimanche premier film français de la compétition avec "Mon Roi" de Maïwenn, L'actrice-réalisatrice qui avait épaté la croisette avec "Polisse" ne rééditera pas cet exploit. Son film, bien que possédant d'énormes qualités, plonge trop dans la facilité, dans le chantage à l'émotion pour cela.
Proposé également hier "Carol" de Todd haynes (avec Cate Blanchett) a mis tout le monde d'accord (ou presque). Ce petit bijou raconte l'histoire de Thérèse, une jeune employée d'un grand magasin de New York, qui fait la connaissance d'une cliente distinguée, Carole. Prisonnière d'un mariage peu heureux, cette dernière se lie d'un sentiment profond à l'égard de Thérèse, se retrouvant rapidement confrontée à une attirance réciproque. On reparlera à coup sur de ce film.
Voilà pour la sélection officielle, mais il n'y a pas qu'elle et on restera sous le charme de l'élégance d'un Benicio Del Toro venu accompagner la grande Claudia Cardinale, pour présenter une copie restaurée de "Rocco et Ses Frères" sous un tonnerre d’applaudissement, ainsi que du Fils de Steve McQueen, Chad ému jusqu'au larmes en venant présenter "Le Mans".
Ces moments là valent toutes les fêtes du monde, et c'est bien pour cela qu'on aime Cannes.
A bientôt......